Pour clore ce week-end, nous sommes allés voir Mike Horn en conférence racontant sa folle aventure au pôle nord.
Conférence magnifique, première fois que je le voyais, très grand personnage, forcément beaucoup de choses à raconter. Très grosse partie sur son matériel qui forcément m’a beaucoup plu vu mon côté tech et la préparation de mon voyage en autonomie en vélo de Brest à Bilbao l’été dernier. Une conférence tout simplement inspirante que je vous recommande, encore plus si vous manquez de motivation pour vous lancer dans un projet en ces courtes journées d’hiver.
Il a beaucoup parlé de l’importance de la discipline et son rapport à la motivation, un peu de la même manière que JM Corda en des termes un peu différents cependant !
En entendant ces mots je sais que je suis capable d’énormément de discipline, surtout depuis que je me suis fixé ces nouveaux objectifs en début d’année. Cependant j’ai toujours beaucoup d’interrogations sur ce que d’autres personnes peuvent faire dans ce domaine de la discipline.
Et en sortant de cette conférence il serait tentant de se dire « Je vais m’entraîner beaucoup plus que tout les autres parce que je sais que j’ai de la discipline, que j’ai de la force, que je peux encaisser beaucoup plus de charge d’entraînements que les autres avec cette force mentale« . Mais non, je ne pense pas que ce soit comme ça que ça marche. Beaucoup trop d’amis sportifs autour de moi en ce moment se détruisent petit à petit à vouloir trop en faire, vouloir monter trop haut dans la saison et après trop peu de saison, et la discipline est aussi là pour pouvoir se dire « Non aujourd’hui je ne me pousse pas à bout. Je fais cette petite sortie et donne du répit à mon corps, je ne sors pas et donne du répit à mon corps. Je sais que j’en ai besoin pour pouvoir faire une bonne séance qui va me faire vraiment progresser le lendemain ou le surlendemain« . Et c’est peut être encore plus difficile mentalement à faire que d’aller s’entraîner comme tous les soirs. Mais je sais que j’aurai besoin de ces réserves pour faire des mois complets sur mon vélo, en travaillant dur en plein cœur de la saison. Faire des aventures comme ces 2000 km en 2 semaines en autonomie. Je sais que pour arriver au niveau que je désire en gardant tous les autres aspects de ma vie je dois travailler avec intelligence, avec discipline, sans me griller. Et ce n’est pas toujours faire tout ce que tu peux. Par contre je sais ce que je veux et tout ce que je fais doit me faire avancer dans la bonne direction.
Ce footing ce soir me fait avancer dans la bonne direction. Cela fait 2 jours que je n’ai pas couru, les deux dernières séances de ski de fond avec Sélène ont été plutôt tranquilles, mais ma récupération n’a pas été bonne, nous n’avons pas eu un sommeil de très bonne qualité, eu une alimentation plutôt riche, et piétiné la majeure partie de la journée dans un musée. Et la conférence de ce soir m’a donné beaucoup de motivation. Ce soir il faut donc que je coure, ça me semble comme une évidence, tous les signaux sont au vert pour courir ce soir. Par contre les voyants de l’intensité eux sont plutôt au rouge car je n’ai pas la condition (récupération, rythme, carburant) pour en faire. Avec une séance à faible intensité par contre j’aurai tous les signaux au vert pour une séance d’intensité demain !
Et cette fois enfin je me sens bien en courant avec Sélène, ce qui ne m’est pas arrivé depuis très longtemps. En Italie pour la reprise après mon entorse ces séances de course étaient juste horribles. Et pour ma préparation au marathon c’était pareil, on a régulièrement couru ensemble et dès que j’accélérais j’avais instantanément mal aux mollets et je ne prenais plus de plaisir à courir. Cette fois, même si je ne suis pas au mieux de ma forme, je peux courir à une allure décente surtout pour un début de saison, sans souffrir, j’ai même pu accélérer dans la montée de Saint-Sulpice (une montée d’environ 1 minute sur du bitume à plus de 15%), jouer un petit peu avec ma foulée, la forme de la trajectoire de mes pieds. C’était également très plaisant de voir Sélène s’accrocher à cette allure malgré la fatigue pour ce dernier jours passé avec elle.
Même si j’ai encore pas mal réfléchi durant cette séance, je pense m’être moins jugé que d’habitude :
- Parce que j’avais des bonnes sensations, à cette vitesse avec de moins bonnes sensations j’aurais eu plus tendance à me juger
- Je ne voulais pas accélérer plus parce que c’était le rythme parfait pour Sélène
Maintenant place à la récupération avec un bon repas.
Et une grosse pensée à Kobe pour tout ce qu’il a fait et la discipline de fer qu’il a eue tout au long de sa carrière pour devenir l’athlète, le leader et l’homme exceptionnel qu’il a été.