Aujourd’hui un peu comme hier, je choisis de me lever naturellement. Je sais déjà que je vais rouler et quel tour je vais faire, c’est assez rare. Ce sera la vallée de Joux, 85km pour 1500m de D+. Je pars avec mon super cuissard long d’Italie, un t-shirt long et un maillot de vélo, des gants fins sur les mains. Dans la sacoche de cadre (pas envie d’avoir les poches remplies, je n’aime pas la sensation) des gros gants et un coupe vent assez chaud. Spoiler, on ne s’en servira pas, même dans la descente à plus de 1400m d’altitude.
Je pars et il fait plutôt frais, ce qui est bon pour moi en début de sortie, ce sont ces sensations qui me disent que je ne creverai pas de chaud quelques dizaines de minutes plus tard.
Je commence avec un bon tempo dans les bosses, il y a beaucoup de vent aujourd’hui et j’ai l’impression que je commence par du vent dans le dos. Puis j’essaie de prendre la route la plus directe qui change un peu de d’habitude pour éviter une longue ligne droite avec vent en pleine face et route abîmée juste avant de démarrer la montée.
Tout est vallonné, jamais de plat, je pousse déjà pas mal dans les côtes, je me demande si je ne vais pas exploser dans la montée. Ca va faire 3 mois que je n’ai pas roulé autant même si j’ai fait des petites sorties. Mais tant pis je suis bien à rouler là.
Arrive le début de la montée, j’ai l’impression que ma montre fait n’importe quoi niveau vitesse ascensionnelle, dommage pour caler son rythme. J’essaie de tourner les jambes le plus possible pour ne pas me refaire mal au vaste interne comme l’année dernière à la sortie de l’hiver. D’autant plus que je n’ai pas touché le vélo même pour commute depuis le départ pour l’Argentine ! Mais je me donne bien quand même, je donne toutes mes forces dans la bataille. Je suis content de ne pas partir trop vite pour une fois, je sens que je pourrais monter toute la montée comme ça. Mais sans la data et en tournant les jambes beaucoup plus vite que d’habitude j’avoue être un peu perdu sur les allures. Les sensations sont assez bizarre au fur et à mesure que j’avance dans cette côte, je commence à être totalement saturé dans les cuisses, je n’arrive pas à continuer à tourner aussi vite après 20 minutes mais je m’accroche. Je tente de relancer en danseuse. C’est aussi assez dur avec ce vent de face, j’ai l’impression que tout est contre moi. Je me démène pour quand même continuer à bien tourner mes jambes mais j’ai quelques minutes où je n’y arrive plus avant de retrouver le vent de dos sur la fin du col. Je reste sur le petit braquet mais avec une basse fréquence ce qui est tout sauf efficace.
Finalement en regardant en rentrant certes le temps est dégueulasse (plus de 46 minutes, avec un record sous 37, 9ème temps sur 10 tentatives.. Mais c’est déjà pas mal après 20km, rien qu’arriver en haut était le plus gros entrainement depuis 3 mois en vélo) mais je suis quand même content de l’avoir fait, surtout que ça reste quand même à une vitesse ascensionnelle au dessus de 900m/h. Une sortie de plus de 3h à cette époque on ne crache pas dessus. Mais cette montée peut très bien devenir ma montée étalon. Ma Madonne.
Une fois en haut je descend très prudemment de l’autre côté car je n’ai presque plus de frein arrière. Entre temps je suis passé le porter au service, et en profiter pour changer mon petit plateau pour un 32 en prévision du trip dans les Alpes de cet été. Même pas besoin de gros gants ni de veste, il fait bon en ce dimanche presque printanier. La vallée de Joux me verra appuyer un peu sur les pédales car avec vent plein dos c’est un vrai plaisir. Je suis content du rythme que j’ai pu tenir dans le court col du Marchairuz malgré tout ce que j’avais dans les jambes même si ce n’est pas un bon temps.
La descente se fait dans le vent, toujours avec peu de frein. Puis le retour sera avec un très fort vent de face qui me fait du mal. Ce retour me fera fortement puiser dans mes réserves et même si je ne suis pas en fringale je sens que je n’ai plus de jus à cause de mes muscles fatigués tout simplement. J’évite d’appuyer trop fort pour ne pas aller jusqu’à la contracture mais quel plaisir de retrouver ces sensations et ce sport. Il n’y a que sur un vélo que j’arrive à aller aussi loin sur mes réserves même si le ski de 55km l’autre jour s’en rapprochait.
Je me demande où j’en suis par rapport à la même époque l’année dernière. J’ai l’impression de faire moins de course, moins de vélo, moins de ski.. Mais maintenant je travaille, j’ai fait des vacances non sportives, eu à nettoyer tout mon appartement, et surtout je veux une saison moins longue que l’année dernière. Alors une des prochaines étapes sera un gros comparatif des timings des deux saisons !